Une collection unique d'une quarantaine de sculptures d'Alfred Janniot (1889-1969) vendue à Cheverny dimanche 9 juin 2013

Dimanche 9 juin 2013, à Cheverny,  était vendue une collection unique d'une quarantaine de sculptures d'Alfred Janniot (1889-1969).

Etant moi-même membre de l’association  Alfred Auguste Janniot je me devais de vous en parler un peu !

C’est mon amie Anne Demeurisse, ayant droit de l'artiste et expert à la CNES, qui présentait ces pièces exceptionnelles.

Exécutées entre  1942 et 1945 alors qu'il a trouvé refuge dans la propriété d'un ami à Butry-sur-Oise : la Thébaïde, cet ensemble unique, le plus important en mains privées, a été miraculeusement protégé de la dispersion après l'abandon de la Thébaïde, à la fin des années 1990.

Glorifiant les corps nus, Janniot réunit l'inspiration Antique, la Renaissance et l'ordre Classique.

Ainsi, huit "Marmousets", divinités antiques, sont créés de part et d'autre du bassin, rappelant ceux dessinés par Lebrun à Versailles.

Si l'allégorie de "l'Aurore et du Crépuscule" est la reprise en ronde bosse du haut-relief du Palais de Tokyo, les quatre grandes Cariatides annoncent des sculptures à venir.

Le chef-d'œuvre absolu est sans hésitation le groupe en bronze des "Trois Grâces" : le seul groupe de femmes par Janniot qui nous soit parvenu intact...

Rappelons qu'en 1942, lorsqu'Alfred Janniot arrive à la Thébaide, c'est un Sculpteur prolifique, " héritier" de Bourdelle, enfant chéri des grands décors publics et privés des années 1930. 

Premier prix de Rome en 1919, il revient de la villa Médicis avec des amitiés solides, qui lui seront fidèles toute sa vie durant.

Jacques Émile Ruhlmann lui met le pied à l'étrier, en lui confiant la statuaire du Pavillon du collectionneur, lors de l'exposition de  l'Union des arts décoratifs (1925).

Les amateurs sont accueillis par un "Hommage à Jean Goujon", qui marque le début du style Art Déco.

Puis, Janniot est chargé du décor en bas-relief de la façade principale du Palais de la Porte Dorée, à l'occasion de l'exposition coloniale (1931).

Les 1.200 m2 de murs sculptés sont admirés par huit millions de visiteurs.

En 1937, il s'attaque à la façade du Palais de Tokyo, côté Seine, à l'occasion de l'Exposition internationale des arts et techniques.

Il y réalise une synthèse magistrale de la mythologie antique : un livre ouvert face à la Tour Eiffel.

Puis il parcourut la France des Trente glorieuses : de l'hôtel de Ville de Puteaux à la place Masséna de Nice, en passant par l'École nationale supérieure de Cachan ou la Bourse du travail de Bordeaux.

Janniot n'en demeure pas moins un homme de commandes privées, comme celles de la Compagnie générale transatlantique pour son fleuron qu'est le paquebot "l'Île de France", ou la porte de la Maison de la France au Rockefeller Center de New York, ainsi que le musée de Calouste Gulbenkian à Lisbonne.

Pour la Villa Greystone, de son ami l'architecte Roux-Spitz à Dinard, citadelle face à la mer, Janniot réalise d'importants éléments de décors.

 

Juste retour des choses, Janniot retrouve aujourd'hui la place qui lui est dûe, en témoignent les records de prix de la vente du dimanche 9 juin 2013.

Ainsi les « quatre éléments: Le feu, caryatide », sculpture en pierre a été adjugé 400 000 euros (hors frais),  « les Trois grâces », sculpture en bronze socle de pierre en Haut relief a fait 370 000 euros (hors frais) ou « la Dame à La Licorne », sculpture en pierre qui a atteint  165 000 euros (Hors frais).

 

Avec l'aimable remerciement d'Anne Demeurisse
http://www.janniot.com/

 

Rouillac
http://www.rouillac.com/Cheverny/Cheverny_2013/378-FR-Janniot_a_la_Thebade