La Technique du bronze doré du XVIIIeme au XIXeme siècle

En tout premier lieu il y a un modèle, généralement un dessin
Un sculpteur réalise une maquette qui est en terre cuite ou en bois.
La pièce est ensuite transmise au fondeur ciseleur qui se charge de la fonte de la pièce, puis de sa ciselure.
Les parties les plus délicates sont confiées directement au ciseleur doreur.
Ces deux communautés, les fondeurs ciseleurs et les ciseleurs doreurs, s'opposèrent fréquemment sur leurs droits respectifs, certains fondeurs-ciseleurs se chargeant parfois de la dorure. Louis XVI arbitra en les réunissant sous la bannière d'une seule corporation.

C'est ensuite la phase de la dorure proprement dite.

Il existe deux modes opératoires : à l'or moulu et à la feuille d'or.

1) L'or moulu : de l'or réduit en chaux ou "moulu" sur une pierre à broyer est amalgamé avec du mercure ou du vif-argent.
Cet amalgame chauffé dans le creuset est appliqué sur le bronze au moyen d'une brosse.
Le bronze est ensuite déposé sur une grille et l'évaporation du mercure permet la fixation de l'or sur le bronze.
Ces vapeurs de mercure étaient très toxiques pour la santé des artisans.
Viennent ensuite le matage, le brunissage et la mise en couleur de l'or, opérations qui donnent toutes ses nuances à la dorure.
Les transitions entre parties mates et brillantes sont confondues de manière homogène.
Ce procédé était réservé aux pièces importantes par leur qualité ou celle de leurs commanditaires.

2) La dorure à la feuille d'or: si la feuille d'or ne contient pas de mercure, ce métal devait être appliqué sur la pièce à dorer, et les risques étaient identiques.
En effet, l'or se fixe sur le bronze lors de l'évaporation du mercure.
Une ou deux feuilles d'or très fines posées sur un coussinet étaient appliquées à la brosse sur la pièce bleuie au feu.
La finition était la même que pour la dorure à l'or moulu.

Un autre technique de l'époque fut celle des bronzes vernis ou "mis en couleur d'or". Les néophytes appellent faussement ces pièces "bronzes dorés".
Elles étaient reprises au sortir de la fonte (la "réparure"), puis étaient plongées dans de l'eau-forte (de l'acide).
On les terminait en les recouvrant d'un vernis protecteur.

Le XIXe siècle verra l'apparition de la dorure par électrolyse, inventée en 1827. Son avantage était l'absence de vapeurs toxiques pour les artisans.