Vente Art déco de la Duchesse D'Albe

Connaissez vous Cayetana Fitz-James Stuart y Silva, dix-huitième duchesse d’Albe?

Personnellement je n'en n'avais jamais entendu parlé!

Pourtant Cayetana, née en 1926, est l’aristocrate la plus titrée au monde : cinq fois duchesse, dix-huit fois marquise, vingt fois comtesse, quatorze fois Grand d’Espagne. De plus, elle a fait l’objet d’un véritable battage médiatique puisqu’en 2011 elle est devenue la plus noble des femmes Cougar en épousant un « jeune homme » de 24 ans son cadet.
Son patrimoine est énorme et elle en a récemment fait le partage entre ses descendants, son fils recevant le palais de Liria à Madrid.

C’est dans ce palais que le père de Cayetana fit installer pour sa jeune épouse, dona Maria, une salle de bains et un boudoir somptueux, dont le mobilier a été commandé en 1921 à Armand Albert Rateau (1882-1938).

La duchesse d’Albe a décidé de se séparer de cette salle de bains, conçue pour sa mère afin « de faciliter l’entretien de ses différentes propriétés à travers l’Espagne et d’accompagner les nouveaux projets de la famille ». Pour la maison d’Albe « ces meubles sont les seules pièces existantes d’un ensemble détruit pour le reste », le palais de Liria ayant été incendié pendant la guerre civile espagnole et reconstruit en 1945.

Entre 1920 et 1921, le XVIIe duc d'Albe passe commande à Armand Albert Rateau, d'un mobilier pour sa salle de bain située dans l'aile droite du palais de Liria, à Madrid.

En 1919, Rateau a 37 ans, il est installé à son compte et il décore déjà de somptueux appartements. Il est déjà l'un des décorateurs les plus recherchés du gotha européen et américain.
Ses créations en bronze sont uniques, inspirées par l’Antiquité, il redessine dans ses meubles un monde imaginaire peuplé d’animaux et d’entrelacs. Le résultat est poétique et fou et pourtant d’un équilibre parfait. Ses meubles sont parmi les plus chers au monde.
En 1920,
Il vient de faire la piscine des Blumenthal, à New York. Il a aussi exécuté, pour Jeanne Lanvin, dont il a fait la connaissance chez le couturier Paul Poiret, la décoration de son hôtel de la rue Barbet de Jouy.

D'ailleurs une partie de ce mobilier est exposé au Musée des Arts Décoratifs.

Du décor en laque brune et or pour la salle de bain, le boudoir et la chambre, il ne reste plus que des photographies d'époque. Le palais Liria fut détruit par les bombardements de la guerre civile espagnole avant d'être reconstruit par les architectes Edwin Lutyens et Manuel Cabanyes. Le mobilier de Rateau fut soigneusement mis à l'abri. La paire de lampadaires aux oiseaux, à l'origine au nombre de quatre, est intacte. Tout comme la table basse au même motif d'oiseaux antiques, la coiffeuse à piètement en bronze à patine vert sombre, le lit de repos à dossier inclinable, le canapé aux cols de cygnes et enfin, l'énorme baignoire en marbre blanc de Carrare.

Que vaut cet ensemble, estimé faiblement de 6 à 8 millions d'euros, compte tenu de l'envolée de l'Art déco?
Le cercle des amateurs de cet ensemblier-décorateur est étroit. Rateau est rare et c'est la dernière collection connue à venir sur le marché.


Nous en serons plus jeudi 23 mai au soir!

Christie's, le jeudi 23 mai, de 10 h à 18h, 9 avenue Matignon (8e), www.christies.com