"Vue d'une ville, paysage animé", Jean Victor BERTIN

"Vue d'une ville, paysage animé", attribué à Jean Victor BERTIN.

Huile sur panneau monogrammée VB, Circa 1830

Dans un cadre de la même époque.

 Dimensions :

56 x 90 cm sans cadre.

76 x 108 cm avec cadre.

Jean-Victor Bertin (1767-1842) est un peintre paysagiste français du courant néoclassique. Considéré comme un des maîtres de l'école du paysage historique, il peignit une abondante production inspirée par l'Italie.

Né le 20 mars 1767 à Paris, Jean-Victor Bertin fut l'élève de Pierre-Henri de Valenciennes. Il est le fils d’un maître perruquier (Tout comme son maître Valenciennes et son élève Corot).

En 1785, à 18 ans, il entre à l'Académie royale de peinture et de sculpture, comme élève de Gabriel-François Doyen. En 1788 il est inscrit comme élève de Valenciennes. (Il se présentera au Salon comme son élève jusqu’en 1840). Entre 1785 et 1793, il participa à divers concours d'émulation. A partir de 1793, il expose régulièrement au Salon jusqu'à sa mort. Il obtint un prix d'encouragement en 1799 et son travail est salué par une médaille d'or de 1e classe en 1808. Il fut décoré de la Légion d'honneur le 21 août 1822.

Il a certainement fait le traditionnel voyage en Italie entre 1806 et 1810. Ses paysages exécutés en plein air sont pour la plupart recomposés à l’atelier selon les règles de la conception classique héritée de Poussin.

Chef de file du paysage composé, il est à l’origine de la création du Prix de Rome pour le paysage historique qu’il propose dès 1801 à l’Académie, et dont son maître Valenciennes en obtiendra la fondation en 1816. Nombre des lauréats de ce prix ont été des élèves de Bertin, à commencer par Michallon, le premier de la liste à recevoir cette haute récompense. La réputation de l’atelier de Bertin est telle qu’il sera fréquenté par deux générations d’artistes et qu’il a suscité la plupart des vocations de paysagistes pendant la première moitié du XIXème siècle.

Parmi ses nombreux élèves, on peut citer Boisselier, Buttura, Coignet, Corot, De Laberge, Enfantin, Fleury, Jolivard, Lanoue, Rémond, Ricahrd…

Héritier de l’enseignement de Valenciennes, il le transmet aussi en publiant des Cours de paysage illustrés de ses lithographies : Etudes de paysages (1823), Recueil d’études de paysage depuis 1816 et Recueil d’études d’arbres (1811-1821).

Il est l’un des représentants les plus talentueux du paysage « ajusté » de caractère italianisant et élégiaque.

Avec son maître, il partage les caractéristiques qui seront celles de l’Ecole du paysage historique : l’étalement des plans soutenu par une lumière habilement répartie. La palette est harmonieuse et privilégie une gamme de verts et de bleus. Les feuillages, souvent vaporeux, sont peints d’un pinceau minutieux. Ce raffinement dans l’exécution aboutit à une facture lisse et porcelainée.

Il tient le rôle d’intermédiaire entre le paysage historique et le romantisme.

Bertin connaît sous l’Empire et la Restauration une renommée qui lui amène une clientèle privée prestigieuse. Son talent fut apprécié par des amateurs de renom, tels que le duc de Berry ou le banquier Jacques Laffitte. Plusieurs œuvres lui furent également commandées pour le palais du Trianon et le château de Fontainebleau entre 1811 et 1817. A partir de 1833, l'État lui acheta régulièrement des œuvres, en particulier le Ministère de l'Intérieur afin d'enrichir les musées de province.

On retrouve ses œuvres dans les musées de Béziers, Fontainebleau, Dijon, Honfleur, Rennes, Versailles, Angers, Autun, Carpentras, Cherbourg, Coutances, Evreux, La Fère, Lille, Quimper, Nantes, Reims, Rouen, Toulouse.

 

Bibliographie :  

Dictionnaire des peintres paysagistes français au XIXème siècle, Lydia Harambourg.

Dictionnaire des Petits Maîtres de la Peinture 1820-1920, Gérald Schurr et Pierre Cabane.

Bénézit.